C’est notre tout premier livre publié, celui avec lequel l’aventure des éditions du Hêtre (qui deviendront Hêtre Myriadis) a commencé en septembre 2009. Celui pour lequel Violaine Bideaux et Daliborka Milovanovic ont voulu créer notre maison d’édition : Le Problème avec l’allaitement de James Akré. Et c’est Claude Didierjean-Jouveau, autrice de nombreux livres sur l’allaitement et le maternage proximal, qui a été sollicitée pour le préfacer.
Le livre est en rupture de stock depuis plusieurs mois. Nombreuses sont celles qui réclament sa réédition. Alors, en attendant qu’il soit de nouveau disponible, il sera intégralement en accès libre pendant quelques semaines.
James Akré propose une réflexion et un point de vue sur l’allaitement qui a posé le cadre dans lequel j’ai moi-même commencé à penser la question de l’allaitement et de ses enjeux. Une lecture essentielle.
L’allaitement maternel est la norme biologique des mammifères que nous sommes, en ce qui concerne l’alimentation des petits de notre espèce. Les bébés sont faits pour être allaités par leur mère, qui offre le lait le plus adapté qui soit à leurs besoins et leur fournit ainsi les conditions nécessaires pour accéder à une santé optimale.
Comment alors expliquer la désaffection de notre société pour ce geste ancestral d’amour envers nos enfants ? Comment comprendre les faibles prévalence et durée d’allaitement qui ont cours dans tant de sociétés « occidentales », dont la France ? Comment le lait d’une autre espèce, transformé par l’industrie agroalimentaire, est-il devenu l’aliment de base d’une grande majorité de bébés ? Et comment redonner à l’allaitement maternel sa juste place ? Pour aborder ces questions, James Akré adopte le point de vue du sociologue. Il explique comment l’allaitement, loin d’être simplement une question de choix personnel, est un comportement socialement et culturellement déterminé. De plus, bien que naturel, l’allaitement est un « art d’imitation ». Or les modèles adéquats et leur transmission font défaut aux sociétés à faibles taux d’allaitement. Ainsi, il existe des cultures d’allaitement et des cultures de non-allaitement. Dans ces dernières, les risques du non-allaitement pour la santé de la mère et de l’enfant, et donc de la société tout entière, sont mal compris ; il existe une sorte de consensus social entretenu par l’industrie agro-alimentaire et parfois les professionnels de santé eux-mêmes selon lequel le lait industriel serait une solution alternative saine et sans dangers. James Akré ne craint pas d’affirmer que cette croyance est erronée : ce n’est pas tant l’allaitement qui est meilleur pour la santé que le lait industriel, donc le non-allaitement, qui est nocif. Et seule une véritable révolution culturelle, une modification profonde des comportements et des valeurs, étayée par une compréhension complète des enjeux de l’allaitement pour la santé des enfants et donc des sociétés, permettra de renverser les tendances actuelles au non-allaitement.
Dans ce texte optimiste, James Akré nous montre que cette révolution est possible en une génération, et qu’en réalité elle est déjà en marche. Il nous propose de nombreuses idées pratiques pour agir aux niveaux individuel, social et politique et oeuvrer pour le retour à ce que la Nature a testé et approuvé depuis plus de 200 000 ans, l’allaitement des petits humains.