Depuis la publication du livre intitulé La Naissance d’Homo, le chimpanzé marin, des commentaires oraux et écrits m’ont aidé à prendre conscience de l’un des effets de l’ultra spécialisation. Il s’agit d’une profonde résistance à prendre en considération un cadre théorique unificateur concernant la nature humaine. Il suffirait de suivre une règle très simple : quand une caractéristique est mystérieuse, parce qu’apparemment spécifiquement humaine, il convient de chercher des points communs avec les mammifères adaptés à la mer. J’ai compris qu’une courte liste résumée de telles caractéristiques peut avoir plus d’impact sur les prises de conscience que des données abondantes diluées dans un livre.

Voici quelques exemples de telles caractéristiques humaines :

  • Le développement énorme du cerveau : les mammifères adaptés à la mer ont en règle générale un « quotient d’encéphalisation » plus élevé que leurs cousins terrestres.
  • Un système enzymatique peu efficace pour synthétiser une molécule d’acide gras (« DHA ») qui est essentielle pour nourrir le cerveau. Cette molécule est abondante et préformée dans la chaine alimentaire marine.
  • Les carences en iode sont les plus fréquentes des carences alimentaires chez les humains, à l’exception de ceux qui ont accès à la chaine alimentaire marine.
  • La nudité et une couche de graisse attachée à la peau  sont des points communs avec les mammifères marins.
  • La peau d’un nouveau-né humain est couverte d’une sorte de crème appelée vernix caseosa…comme la peau des bébés phoques.
  • Les mères humaines ne mangent pas le placenta…un point commun avec les mammifères marins.
  • Le sens de l’odorat des humains est mystérieusement faible. Il en est de même chez les baleines. Quand les baleines se sont séparées des mammifères à sabot, il y a environ 60 millions d’années, et ont migré vers la mer, leur sens de l’odorat a presque disparu.
  • La sudation n’est pas un mécanisme de thermorégulation couteux si nous présentons l’être humain comme un primate adapté à un environnement ou eau et minéraux sont disponibles sans aucune restriction.
  • Un larynx bas, ce qui donne la possibilité de respirer soit par le nez soit par la bouche, est une particularité anatomique partagée avec les lions de mer et les dugongs.
  • Un nez proéminent est un point commun avec le singe proboscis, qui vit en bord de mer et est capable de nager sur de longues distances.
  • Le vagin humain, comme le vagin des mammifères marins, est long et oblique, et est protégé par un hymen.
  • L’une des plus fréquentes anomalies (ou particularités) chez les humains est une palme entre le deuxième et le troisième orteil. Quand une anomalie congénitale est une addition, cela signifie habituellement qu’elle a eu une raison d’être à une certaine phase du processus d’évolution.
  • Un rétrécissement de l’aorte thoracique (« coarctation de l’aorte ») est fréquent chez les humains et les phoques.
  • La ménopause, associée à une longue période de survie après la période de reproduction, est une caractéristique partagée par les humains, les orques et les baleines pilotes.

Si nous ajoutons des avancées récentes en génétique des populations, et ce que nous savons des fluctuations des niveaux de la mer et des humains archaïques en tant que navigateurs, il semble de plus en plus difficile de différer une vision radicalement nouvelle d’Homo.